Selon une étude publiée dans la revue Nature, plus de la moitié des océans de la planète ont connu, ces derniers siècles, une modification significative de leurs couleurs. Il s’agirait d’une conséquence indirecte du dérèglement climatique.
Basée sur plus de vingt ans de données satellitaires, une étude publiée dans la revue Nature montre que 56% de l’océan mondial a vu sa couleur changer à cause du réchauffement climatique. A l’origine de ce processus, la répartition et la densité du plancton.
En effet, la couleur des océans est largement influencée par la matière organique qui flotte à la surface. Cette matière organique est notamment composée de phytoplanctons qui se déplacent avec le courant. A mesure que les mers se réchauffent, les courants deviennent plus irréguliers et les couches d’eau plus stratifiées, notamment entre eaux chaudes et froides. Elles se mélangent alors plus difficilement et les mouvements du plancton deviennent plus limités.
Le dérèglement climatique entraîne également la disparition de certaines espèces de plancton, tandis que d’autres prospèrent ou migrent, contribuant ainsi aux changements de couleurs des océans. D’autres phénomènes climatiques, comme “El Nino” ou “La Nina”, participent eux aussi aux changements de concentration de phytoplanctons dans une région.
Il est trop tôt pour connaître ce que pourrait entraîner ces changements de couleur au niveau de l’environnement et au niveau du planton lui-même. Stéphanie Dutkiewicz, qui a participé à la rédaction de l’étude précise cependant : « Le phytoplancton est à la base du réseau alimentaire marin. Tout ce qui se trouve dans l’océan a besoin du phytoplancton pour exister, s’il y a un impact, il se fera sentir tout le long de la chaîne alimentaire ».
Si le dérèglement climatique se poursuit au même rythme, il faut s’attendre à ce que les océans des zones subtropicales deviennent encore plus bleues et ceux des zones équatoriales et polaires, encore plus vert.
